MOESAN
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thanks to Bernard Secher: a "digest"
[h=2]Diversité sociale et génétique des premiers fermiers d'Europe Centrale[/h] Par Bernard Sécher, samedi 15 juillet 2023. ADN ancien
Les racines archéologiques de la culture rubanée (LBK) qui se diffuse entre 5500 et 5000 av. JC. en Europe Centrale se trouvent dans la culture Starčevo de Transdanubie Centrale et dans la culture Körös située dans l'est du bassin des Carpates. La culture LBK est souvent divisée en deux sous-groupes: la culture Alföld (ALPC) limitée à sa partie orientale dans l'est du bassin des Carpates et son expansion occidentale qui se diffuse en deux vagues. La première s'étend de la Transdanubie à l'Allemagne, la seconde atteint vers l'ouest la France du bassin Parisien à la Normandie, et vers l'est la Pologne, l'Ukraine, la Moldavie et la Roumanie. La culture LBK est très uniforme le long des plaines alluviales qui suivent les grands fleuves. Néanmoins les études archéologiques ont mis en évidence des différences subtiles dans les modes de subsistance, les habitats, la santé et le mode de vie des communautés LBK identifiant trois régions socio-culturelles: la grande plaine de Hongrie et la Transdanubie, l'Europe Centrale et le bassin Parisien. Cette culture disparait entre 5000 et 4900 av. JC. Les études suggèrent un effondrement démographique potentiellement lié à des événements violents exemplifiés par les sites de massacres de Talheim et Schletz. Les analyses isotopiques du strontium sur les trois sites archéologiques de Nitra, Schwetzingen, et Vedrovice ont révélé une plus forte mobilité chez les femmes que chez les hommes suggérant une société patrilocale dans laquelle les terres sont héritées le long de la lignée paternelle.
Les premières études de paléo-génétique ont montré que les populations de la culture LBK ont une forte ascendance issue d'Anatolie (EEF) et environ 5% d’ascendance issue des chasseurs-cueilleurs de l'ouest (WHG). Cependant quelques individus ont plus forte proportion d'ascendance WHG.
Pere Gelabert et ses collègues viennent de publier un papier intitulé: Social and genetic diversity among the first farmers of Central Europe. Ils ont analysé le génome de 248 individus issus des cultures Starčevo (n=19), Körös (n=9) et LBK en Autriche, Slovaquie, Croatie, Roumanie, Serbie et Hongrie:
Les auteurs ont réalisé une Analyse en Composantes Principales. Dans la figure ci-dessous, les individus de la culture Alföld (ALPC) (symboles vert) se distinguent des autres car ils sont situés plus proches des chasseurs-cueilleurs de l'ouest, alors que ceux des cultures Starčevo et Körös se superposent aux individus LBK occidentaux. Ces résultats suggèrent que la population ALPC est issue d'un mélange génétique entre la population néolithique et une population de chasseurs-cueilleurs. Ainsi le logiciel qpAdm montre que la population ALPC possède en moyenne 11,5% d'ascendance WHG alors que les autres populations néolithiques en possède seulement 4%:
Le mélange génétique entre toutes les populations néolithiques étudiées ici et la population WHG remonte à environ 400 ans avant qu'elles vivaient. Ce résultat suggère que la formation de ces cultures a été accompagnée par un mélange avec la population chasseur-cueilleur locale. Ce mélange génétique a cependant continué légèrement durant la durée de vie de la culture LBK comme le montre le profil génétique des individus les plus récents. Les estimations de biais sexuel montre que le mélange génétique avec la population WHG s'est fait de la même façon du côté des hommes et des femmes.
Les auteurs ont ensuite comparé la diversité mitochondriale et celle du chromosome Y. Pour ce dernier l'haplogroupe G est dominant en Slovaquie, Allemagne et Hongrie, l'haplogroupe C en Autriche et l'haplogroupe I dans la population ALPC de Hongrie. Par contre il n'y a pas de distinction régionale pour le génome mitochondrial. Ces résultats suggèrent une plus grande mobilité des femmes dans ces sociétés néolithiques d'Europe.
[h=2]Diversité sociale et génétique des premiers fermiers d'Europe Centrale[/h] Par Bernard Sécher, samedi 15 juillet 2023. ADN ancien
Les racines archéologiques de la culture rubanée (LBK) qui se diffuse entre 5500 et 5000 av. JC. en Europe Centrale se trouvent dans la culture Starčevo de Transdanubie Centrale et dans la culture Körös située dans l'est du bassin des Carpates. La culture LBK est souvent divisée en deux sous-groupes: la culture Alföld (ALPC) limitée à sa partie orientale dans l'est du bassin des Carpates et son expansion occidentale qui se diffuse en deux vagues. La première s'étend de la Transdanubie à l'Allemagne, la seconde atteint vers l'ouest la France du bassin Parisien à la Normandie, et vers l'est la Pologne, l'Ukraine, la Moldavie et la Roumanie. La culture LBK est très uniforme le long des plaines alluviales qui suivent les grands fleuves. Néanmoins les études archéologiques ont mis en évidence des différences subtiles dans les modes de subsistance, les habitats, la santé et le mode de vie des communautés LBK identifiant trois régions socio-culturelles: la grande plaine de Hongrie et la Transdanubie, l'Europe Centrale et le bassin Parisien. Cette culture disparait entre 5000 et 4900 av. JC. Les études suggèrent un effondrement démographique potentiellement lié à des événements violents exemplifiés par les sites de massacres de Talheim et Schletz. Les analyses isotopiques du strontium sur les trois sites archéologiques de Nitra, Schwetzingen, et Vedrovice ont révélé une plus forte mobilité chez les femmes que chez les hommes suggérant une société patrilocale dans laquelle les terres sont héritées le long de la lignée paternelle.
Les premières études de paléo-génétique ont montré que les populations de la culture LBK ont une forte ascendance issue d'Anatolie (EEF) et environ 5% d’ascendance issue des chasseurs-cueilleurs de l'ouest (WHG). Cependant quelques individus ont plus forte proportion d'ascendance WHG.
Pere Gelabert et ses collègues viennent de publier un papier intitulé: Social and genetic diversity among the first farmers of Central Europe. Ils ont analysé le génome de 248 individus issus des cultures Starčevo (n=19), Körös (n=9) et LBK en Autriche, Slovaquie, Croatie, Roumanie, Serbie et Hongrie:
Les auteurs ont réalisé une Analyse en Composantes Principales. Dans la figure ci-dessous, les individus de la culture Alföld (ALPC) (symboles vert) se distinguent des autres car ils sont situés plus proches des chasseurs-cueilleurs de l'ouest, alors que ceux des cultures Starčevo et Körös se superposent aux individus LBK occidentaux. Ces résultats suggèrent que la population ALPC est issue d'un mélange génétique entre la population néolithique et une population de chasseurs-cueilleurs. Ainsi le logiciel qpAdm montre que la population ALPC possède en moyenne 11,5% d'ascendance WHG alors que les autres populations néolithiques en possède seulement 4%:
Le mélange génétique entre toutes les populations néolithiques étudiées ici et la population WHG remonte à environ 400 ans avant qu'elles vivaient. Ce résultat suggère que la formation de ces cultures a été accompagnée par un mélange avec la population chasseur-cueilleur locale. Ce mélange génétique a cependant continué légèrement durant la durée de vie de la culture LBK comme le montre le profil génétique des individus les plus récents. Les estimations de biais sexuel montre que le mélange génétique avec la population WHG s'est fait de la même façon du côté des hommes et des femmes.
Les auteurs ont ensuite comparé la diversité mitochondriale et celle du chromosome Y. Pour ce dernier l'haplogroupe G est dominant en Slovaquie, Allemagne et Hongrie, l'haplogroupe C en Autriche et l'haplogroupe I dans la population ALPC de Hongrie. Par contre il n'y a pas de distinction régionale pour le génome mitochondrial. Ces résultats suggèrent une plus grande mobilité des femmes dans ces sociétés néolithiques d'Europe.